29 septembre 2011

Lets get it started



Comme pour tous le monde, on a du mal à situer le début. C'est vague. De coups de fils boulots en coups de fils boulots. Sûrement une vanne. Puis deux. Puis dix. Peut être une confidence. Une indiscrétion, sûrement quelques ragots. Et sans que je ne sache pourquoi, on est en Août 2010, et elle passe de "Mec" à "Chaton". Une métamorphose !

La complicité était là. Palpable, mais sans y toucher. Un truc aérien qui vole sous l'altitude de détection des radars. En tout cas des miens. Chaton est un mec mortel. Fun. Drôle. Intelligent. Intéressant. Pertinent. ... et puis ? ... ben et puis c'est déjà bien, non ?

C'est naturel, tellement naturel qu'il n'y a pas d'arrières pensées. Pourtant la relation se noue. La complicité déborde les quatre murs du bureau. Un jour elle m'écrit un sms tout chou, pour me souhaiter un bon rétablissement parce que mon meilleur ennemi, alias mon dos, fait des siennes. Un soir, je croise un de ses statuts Facebook déprimé. Un coup de fil sans réponse, puis quelques sms.


Noël approche. Et notre première rencontre sous la neige avec. Je veux lui faire la surprise. Peine perdue. Je lui dis que je ne viens pas à la soirée de fin d'année. Elle découvre aussitôt que je fais partie du convoi. Je vous passe l'épisode "Chaton j'ai raté l'avion" ... ou plutôt non, je vous le passe pas. J'avais mis mes habits de boulets, et j'ai franchi les portes de l'aéroport de Nice sans aucune pièce d'identité. Pendant quelques heures, j'ai vraiment pensé à rester à Antibes. Jaugeant ainsi le destin, j'ai failli ne jamais rencontrer Chaton. Il s'en ai fallu, d'un coup de vent, d'un battement de cil. J'ai finalement pris le parti de tenter de prendre ce satané avion.

Paris est de glace. Une première bise. De mémoire, il n'y en aura que deux autres dans notre histoire, pour lui dire au revoir sur un trottoir, et dans un bus. Mais revenons à cette soirée, ou je découvre que Chaton est à la vie comme au bout du fil, et même mieux. Que notre complicité de téléphone n'est pas un mirage, mais un virage dans ma vie. Au bout de la nuit, dans un Paris givré, après une soirée mouvementée et hilarante, ivre, mes maladroites avances éconduites sous le bras, je m'en vais quérir trois heures de sommeil à l'hôtel ... avec Craig mon ami hirsute.

Le lendemain est une longue journée de "J'aurai pas du boire autant". Dans cet état, rien ne sert de rester sur Paris. Je ne reprends pas d'hôtel. Et je passe l'après midi a essayer de changer mes billets de train pour rentrer à la maison. Rien ne se passe comme prévu. Il est 18h. Dehors, la nuit est tombée, et la neige n'a jamais cessé d'en faire autant. Je suis à la rue, à 800 kilomètres de mon lit. Chaton me propose alors son canapé, une escalope de poulet avec des épinards qui se transformeront en pizza. Je lui propose d'ajouter la finale de Koh Lanta au menu. Affaire conclu !... Un passage chez Darty pour solidifier les liens, et nous voilà avachit sur les coussins devant la TV, une part de pizza dans la main, à échanger, se taquiner, rire ... jusqu'à se ronfler dessus.

Le matin venu, petit déjeuner et atelier bricolage. On monte un canapé entre deux éclats de rire. Il est 14h et il est temps de prendre le bus. Derniers instants complices. Dernière bise. Une gare. Un train. Et le vide. Comme un manque. Chaton n'est plus là, et c'est une étrange sensation qui m'envahit. Je me repasse le weekend en accéléré pendant les cinq heures de TGV. Je traverse une France blanche. Quelques sms pour lui dire à demi-mot.

J'arrive sur la côte d'azur comme en terre inconnu. Il fait nuit et je ne le sais pas encore mais c'est le début d'une insoutenable attente.



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